- Home
- Conseils Utiles
- Les tunnels secrets de Trieste...
Sous l'élégante surface de Trieste se cache un labyrinthe de tunnels oubliés, que la majorité des visiteurs ne découvrent jamais. Plus de 70% des voyageurs quittent cette perle adriatique sans savoir qu'ils ont marché sur des siècles d'histoire souterraine. La frustration est réelle – on devine que la ville recèle des secrets, mais les cartes n'indiquent rien et les tours opérateurs se limitent aux places touristiques. Ces galeries racontent pourtant des histoires fascinantes, des carrières romaines aux abris de la Seconde Guerre mondiale. Mais trouver des informations fiables relève du parcours du combattant. Les locaux évoquent des entrées secrètes, tandis que les forums en ligne regorgent de conseils contradictoires sur l'accessibilité et la sécurité. Sans guide approprié, vous risquez de passer à côté de l'une des explorations urbaines les plus captivantes d'Europe centrale, ou pire – de vous aventurer dans des sections instables. L'obscurité de ces tunnels reflète bien Trieste elle-même : belle, complexe, et infiniment fascinante pour qui sait où regarder.

Pourquoi les tunnels de Trieste restent méconnus
Ces galeries sont cachées par dessein – beaucoup furent construites pour des usages discrets, de la contrebande aux défenses militaires. Contrairement aux catacombes de Rome ou aux égouts parisiens, le souterrain triestin ne comporte aucune signalisation évidente, car les locaux les considèrent comme utilitaires plutôt que touristiques. Pas de guichets aux portes de caves discrètes menant à des passages napoléoniens. Même les cartes de l'office du tourisme ignorent ces lieux, privilégiant les monuments habsbourgeois en surface. Cette discrétion s'explique en partie par des questions de sécurité ; certaines sections n'ont pas été inspectées depuis la Guerre froide. Mais le principal obstacle reste la fragmentation des connaissances – des bribes d'histoire subsistent dans les archives municipales, la mémoire des anciens habitants et des rapports spéléologiques obscurs, sans jamais converger vers le grand public. Ceux qui trouvent une entrée hésitent souvent, inquiets quant à la légalité ou la stabilité des lieux, transformant l'aventure en source d'angoisse.
Comment explorer les tunnels en toute sécurité
Commencez votre exploration en surface au Théâtre romain, où un discret escalier près de la billetterie mène à d'anciennes carrières – ces sections bien éclairées ne nécessitent aucune autorisation. Pour une immersion plus profonde, planifiez votre visite lors des journées 'Trieste Sotterranea' (deux fois par an), où des historiens guident les groupes à travers les parties sécurisées du complexe d'abris Kleine Berlin du XVIIIe siècle. Hors saison, rendez-vous au Café San Marco : le personnel pourra vous indiquer les entrées légales utilisées par les explorateurs urbains. La section la plus photogénique se trouve sous la Piazza della Borsa ; entrez par le bâtiment 'Sala Tripcovich' aux heures d'ouverture (accès libre, mais prévoyez une lampe torche). Surtout, évitez les ouvertures non marquées près du vieux port – elles mènent souvent à des tunnels de stockage maritime instables. Les sociétés spéléologiques organisent parfois des visites encadrées de parcours techniques ; consultez le 'Gruppo Speleologico Triestino' pour ces événements nécessitant un équipement basique.
Décrypter l'histoire stratifiée des tunnels
Chaque couche du sous-sol triestin raconte une histoire différente, mais leur appréciation demande du contexte. Les tunnels romains près de la Via Donota portent encore les marques de pioches des carriers qui extrayaient la pierre pour les murs de Tergeste – passez vos doigts sur ces stries pour un contact tangible avec les bâtisseurs antiques. Les passages de l'ère habsbourgeoise sous la Vieille Ville servaient de caves à vin ; repérez les anneaux en fer où l'on suspendait les tonneaux. Les sections les plus émouvantes sont les abris anti-aériens de la Seconde Guerre mondiale, comme ceux sous la colline San Giusto, où des dessins au charbon laissés par des réfugiés ornent encore les murs. Pour ces lieux chargés d'émotion, une visite avec un historien s'impose – il vous montrera où les familles délimitaient leurs 'appartements' temporaires pendant les bombardements. Prévoyez toujours plusieurs sources de lumière (les téléphones tombent souvent en panne dans l'humidité) et des chaussures antidérapantes – certains escaliers en pierre n'ont pas de rampe. Les claustrophobes privilégieront les vastes carrières plutôt que les étroits couloirs militaires.
Où loger pour un accès facile aux tunnels
Installez-vous près du quartier Cittavecchia pour être à distance à pied de plusieurs réseaux de tunnels, sans la foule touristique. L'hôtel boutique Astoria occupe un bâtiment du XIXe siècle avec sa propre entrée de tunnel (aujourd'hui simple curiosité historique), tandis que les chambres économiques de l'Albero Nascosto surplombent des passages médiévaux reconvertis en caves. Pour une immersion authentique, louez un appartement sur la Via Capitolina – le numéro 12 possède une cave commune révélant des substructures romaines. Les explorateurs matinaux visiteront les tunnels avant 10h, avant l'arrivée des groupes de croisiéristes ; les fins d'après-midi sont aussi propices, la plupart des visites guidées étant terminées. En famille, privilégiez les logements près du Giardino Pubblico, où des tunnels peu profonds et bien aérés initieront les enfants à l'histoire souterraine. Le soir, une passeggiata sur la Via Carducci vous révèlera peut-être des locaux descendant discrètement vers des portes anonymes – observez (avec discrétion) pour repérer des accès méconnus.