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- Où déguster le café illyrien...
Trieste, ville imprégnée d'histoire caféière, offre une expérience unique du café illyrien. Pourtant, nombreux sont les voyageurs qui passent à côté de ses saveurs authentiques en fréquentant des établissements touristiques. Avec plus de 70% du café italien transitant par le port de Trieste, la culture caféière locale est un trésor méconnu. Le défi ? Distinguer les pièges à touristes des véritables adresses locales, où les méthodes de préparation ancestrales donnent naissance à la tasse parfaite. Manquer ces expériences authentiques, c'est se priver d'un pan de l'âme de Trieste, mélange unique d'élégance habsbourgeoise et de charme adriatique. Rien de plus frustrant que de se retrouver avec un café fade et hors de prix dans une place bondée, alors que les Triestins savourent des breuvages exquis à deux pas. Savoir où et comment déguster le café illyrien transforme une simple pause café en une immersion culturelle.

Les cafés historiques : cœur de la culture illyrienne à Trieste
Entrer dans un café triestin, c'est pénétrer dans un musée vivant de l'Empire austro-hongrois, où tables en marbre et miroirs dorés encadrent votre rituel caféier. Des institutions comme le Caffè San Marco ou le Caffè degli Specchi perpétuent des techniques de préparation inchangées depuis le XIXe siècle, quand Trieste était la porte d'entrée du café en Europe. Leur secret ? Une sélection méticuleuse des grains (souvent torréfiés localement chez Illy) et un contrôle précis de la température de l'eau, maîtrisé par des générations de « caffettieri ». À l'inverse des chaînes modernes, ces établissements servent le café dans des verres « capo in b », conçus pour maintenir la chaleur idéale. Les habitués commandent « un nero » pour un espresso puissant ou « un capo » pour sa version onctueuse. Le service semble lent ? C'est un rythme volontaire, permettant une extraction parfaite. Le matin, observez les habitués debout au comptoir, discutant politique entre deux gorgées, leur journal plié avec soin pour ne pas altérer la crème.
Reconnaître un vrai café illyrien parmi les imitations
Les véritables cafés illyriens de Trieste se distinguent par des détails imperceptibles aux yeux des touristes. Premier indice : l'absence de menu en anglais – bien que le personnel soit polyglotte, la liste manuscrite des cafés au-dessus du comptoir trahit l'authenticité. Les adresses traditionnelles utilisent des machines à espresso Illy (dont le siège est ici), mais évitent d'exposer des produits dérivés. Cherchez les « toccalegna », plateaux en bois utilisés depuis le XIXe siècle, et les comptoirs en marbre tachés par des décennies de tasses renversées. Votre café doit présenter une crème épise couleur noisette, accompagnée d'un verre d'eau (jamais de soda) et d'une petite cuillère en argent. Méfiez-vous des établissements proposant des sirops aromatisés ou des portions généreuses : le vrai café illyrien se savoure pur, en petite quantité. Pour un test ultime, commandez un « caffè in B » – invention triestine où le café chaud est servi dans un verre placé dans un support métallique. Si le barista hoche la tête avec approbation, vous êtes au bon endroit.
Les adresses préférées des Triestins pour le café illyrien
Éloignez-vous de la Piazza Unità pour découvrir où les connaisseurs triestins se régalent. La Torrefazione Cannaregio, près du canal, torréfie sur place avec des machines des années 1930 – leur mélange « Caffè Trieste » incorpore des grains africains rares, appréciés jadis par James Joyce. Le Caffè Tommaseo, plus ancien café de la ville encore en activité, sert son mélange signature dans des tasses d'époque autrichienne, à des tables où l'on ne s'assoit pas. Pour une touche moderne, le Caffè San Michele, dans le quartier Cavana, associe café illyrien d'origine unique à des pâtisseries « kipfel » selon une recette de 1905. Les lève-tôt se rendent au Bar Urbanis près de la Bourse, où traders débattent autour de « caffè macchiato » depuis 1914. Ne manquez pas la minuscule Torrefazione La Triestina dans la vieille ville – leur espresso à 1,50€, moulu à la commande avec un moulin manuel Mazzer, incarne l'esprit caféier sans prétention de Trieste. Ces adresses figurent rarement dans les « top 10 », mais attirent une clientèle locale exigeante.
Le lexique triestin du café pour commander comme un habitué
Le dialecte caféier de Trieste – mélange d'italien, de slovène et de triestino – déroute même les locuteurs italophones aguerris. Maîtrisez d'abord les bases : « un nero » désigne un espresso serré, tandis qu'« un capo » est un espresso nappé de mousse dans un verre. « Un deca » demande un décaféiné, crucial vu le taux de caféine élevé du café illyrien. Pour une boisson plus longue, commandez « un goccia » (espresso « avec une goutte » de lait) ou « un lungo » (proche de l'Americano mais avec une extraction plus fine). Le « caffè in B » – nommé d'après les verres de qualité B jadis utilisés – reste un favori local pour son aspect théâtral. Préférez un café frais ? Optez pour « un shakerato » (secoué avec glace et sucre). Les initiés vous testeront peut-être avec des variations comme « un amaro » (café-grappa) ou « un marocchino » (café-cacao). Notez : ajouter du sucre est accepté, mais remuer perturbe la crème – les locaux l'incorporent délicatement avec le bord de la cuillère. Maîtriser ces termes vous vaudra l'approbation des baristas et transformera votre commande en rituel authentique.